Hauts revenus impôts et redistribution

Hauts revenus, impôts et redistribution

Article écrit le 09/06/2018

D’après la dernière étude de l’INSEE sur les « Revenus et le patrimoine des ménages – Edition 2018 », les 10% des ménages les plus aisés contribuent à 60% du total de l’impôt sur le revenu. Les très hauts revenus représentent 1% des français, 7% des revenus et 25% de l’impôt. Après redistribution, ils représentent 5% des revenus.

Le niveau de vie des français s’est légèrement amélioré

En 2015, le niveau de vie médian des français est légèrement plus élevé qu’en 2014, mais toujours en dessous de celui d’avant-crise. Les inégalités restent stables, à un niveau proche de celui de 2008, alors qu’elles ont augmenté dans la majorité des autres pays de l’Union européenne.

Le niveau de vie médian est de 20 300 euros, soit 1 692 euros par mois (+ 0,4 % par rapport à 2014).

Les très hauts revenus

La catégorie des très hauts revenus correspond aux 1% de la population ayant les revenus les plus élevés. Cela correspond à un revenu mensuel de 8 850 euros pour une personne seule ou encore 106 210 euros annuel par unité de consommation (un adulte représente une unité de consommation, un enfant de 14 ou plus 0,5 unité et un enfant de moins de 14 ans 0,3 unité)

Les très hauts revenus représentent 1% de la population et perçoivent 7% de la masse des revenus et 30% des revenus du patrimoine.

Hauts revenus et impôts

Les 10% des ménages les plus aisés contribuent à 60% du total de l’impôt sur le revenu et la part payée par les 1% de très hauts revenus atteint 25%. Ces ménages consacrent en moyenne 20% de leur revenu initial à l’impôt sur le revenu.

En raison de l’effet redistributif des transferts fiscaux et sociaux, les très hauts revenus détiennent 5,3% des revenus après transferts contre 6,8% des revenus avant transfert.

Les très hauts revenus déclarent davantage de revenus du travail indépendant

30% des ménages des très hauts revenus déclarent des revenus d’activité indépendante contre 7% de l’ensemble des ménages. Il s’agit en particulier de revenus non commerciaux (issus de professions libérales), déclarés par 22% d’entre eux contre 3% de l’ensemble. Les revenus d’activité indépendante dans leur ensemble sont assez fortement concentrés : les 1% de très hauts revenus en déclarent le quart. Ces revenus constituent 16% du revenu total des très hauts revenus.

Ils déclarent 30% des revenus du patrimoine

Les 1% des ménages les plus aisés ont aussi des revenus du patrimoine à la fois plus fréquents et plus importants que le reste de la population. Ils perçoivent en particulier des dividendes élevés : 92% en déclarent pour un montant moyen de 36 470 euros.

Près de 20% des très hauts revenus déclarent des revenus exceptionnels (plus-values de cession de valeurs mobilières essentiellement), contre 2% pour l’ensemble de la population.

Ce résultat est à rapprocher de la forte concentration du patrimoine. Les 1% des ménages les plus fortunés possèdent en moyenne 4,1 millions d’euros et les 10% de ménages les mieux dotés détiennent plus de 595 700 euros d’actifs.

En France, la moitié des ménages déclare un patrimoine brut supérieur à 158 000 euros et détient collectivement 92 % de la masse totale de patrimoine brut. Entre 1998 et 2015, l’augmentation des patrimoines financier (+75% en euros courants) et immobilier (+133 %) a profité à l’ensemble de la distribution sauf aux 20% des ménages les moins dotés.

Les très hauts revenus sont propriétaires et localement très concentrés en Île-de-France

En 2015, 86% des très hauts revenus sont propriétaires de leur résidence principale. Ainsi, plus le revenu augmente, plus la détention de patrimoine immobilier augmente elle aussi. Les très hauts revenus sont davantage localisés en Île-de-France (42%).