Réforme retraite macron

Emmanuel Macron : la réforme des retraites, l’augmentation de la CSG

Dernière mise à jour le 31/05/2018 

Augmentation de la CSG depuis le 1er javier 2018 pour les retraités, réforme des retraites, fusion de l’Agirc et de l’Arrco, les régimes de retraite complémentaire des salariés du privé : la réforme des retraites s’annonce riche. Le détail des mesures prévues par Emmanuel Macron pour la retraite.

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Augmentation de la CSG pour 9 millions de retraités

Emmanuel Macron a souhaité la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés. Ainsi, en janvier 2018, les salariés ont vu augmenter leur salaire et disparaitre la ligne cotisations chômage et maladie au taux de 3,15%.

Cette mesure est financée dès 2018 par une hausse de 1,7 point de la CSG, hausse qui concerne tous les salariés mais aussi les 9 millions de retraités qui perçoivent une retraite de plus de 1 200 € par mois (soit 60% des retraités).

Les retraités concernés par la hausse sont ceux qui perçoivent une pension nette mensuelle de plus de 1 289 € pour un retraité de moins de 65 ans et de plus de 1 394 € pour un retraité bénéficiant de l’abattement supplémentaire pour les plus de 65 ans. Pour une pension de retraite mensuelle de 1 500 €, la hausse de la CSG représenterait une perte de revenus de 25 € par mois soit 300 € par an.

Selon le Président, en mettant à contribution les retraités, cette mesure permettrait de rendre le financement de la protection sociale plus « universel ».

Face au mécontentement des retraités, le gouvernement a prévu un allègement de la taxe d’habitation pour compenser la hausse de la CSG. Ainsi, la taxe d’habitation sera progressivement supprimée pour les retraités percevant une pension inférieure à 2 500 € par mois (4 000 € pour un couple).

La réforme des retraites

Le Président souhaite mettre en place un régime de retraite universel dans lequel «un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé».

Les conditions du public et du privé seraient alignées, les régimes spéciaux supprimés et les 37 régimes actuels remplacés par un régime unique.

Ainsi, une euro cotisé donnerait les mêmes droits, que le cotisant soit salarié, fonctionnaire ou indépendant. En revanche, les taux de cotisation pourraient varier. Par exemple, un indépendant pourrait décider de cotiser moins qu’un salarié (et percevrait donc une pension moindre).

L’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et le nombre d’annuités nécessaires ne seraient pas modifiés. En revanche, chacun sera libre de liquider sa retraite avant 62 ans, sans avoir assez cotisé mais avec une forte décote, ou de travailler après 62 ans pour se constituer une pension plus élevée.

Le système des retraites resterait un système par répartition : les cotisations retraite des actifs servent à payer les pensions des retraités (à la différence d’un système par capitalisation dans lequel les cotisations retraite sont placées dans des actifs financiers).

En revanche, Emmanuel Macron souhaite passer à un système en points ou en comptes notionnels. Dans le système actuel, la durée d’activité est un élément important dans le calcul du montant des pensions retraite : le retraité touche un pourcentage du salaire de référence s’il a cotisé la durée requise

Dans un système en points, le travailleur acquiert chaque année des points qui vont se cumuler tout au long de sa carrière. Le point possède une valeur. Celle-ci est ajustable afin de pouvoir garantir l’équilibre du système des retraites. Au moment de la retraite, le total des points est multiplié par la valeur du point à la date de liquidation de la retraite. Il n’est donc pas possible de connaitre le montant de sa pension à l’avance. Ce système est plus contributif que le régime actuel car chacun reçoit à la retraite la contrepartie de ses cotisations.

Dans un système en comptes notionnels, chaque assuré dispose d’un «capital virtuel» correspondant à la somme de ses cotisations. Au moment de la retraite, le capital est converti en pension grâce à l’application d’un coefficient qui varie en fonction de la génération à laquelle appartient le travailleur et de son espérance de vie (calculée par l’INSEE). Avec ce régime, il connait le montant de la pension à laquelle il a droit et peut ainsi choisir l’âge de son départ à la retraite. Plus il travaille longtemps, plus sa pension sera élevée. En revanche, ce système rompt avec le principe de solidarité entre les générations puisque le coefficient appliqué sera différent d’une générations à l’autre.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne souhaitait pas toucher aux régimes des retraites complémentaires.

Le Président a expliqué que la conception puis la mise oeuvre de la réforme prendraient du temps et que son entrée en vigueur interviendrait probablement à la fin de son quiquennat.

Il a indiqué pendant sa campagne que les Français à moins de cinq ans de la retraite ne seraient pas concernés par la réforme. Pour les autres, une part de la retraite serait calculée selon les anciennes règles et l’autre part selon les nouvelles modalités. Les jeunes entrants sur le marché du travail seraient, quant à eux, tous soumis au nouveau régime de retraites.

Le Président a lancé la concertation avec les syndicats sur la réforme des retraites. Jean-Paul Delevoye, nommé haut-commissaire à la réforme des retraites et a reçu un par un les partenaires sociaux pour une première prise de contact sur le sujet.

Emmanuel Macron a confirmé lundi 22/01 son souhait de finaliser tous les textes de la réforme des retraites d’ici l’été 2019.

Le COR (Comité d’orientation des retraites) s’est réuni le 14/02 pour travailler sur la délicate question de la phase de transition entre l’ancien et le nouveau régime.