Impots sur capital

Le salarié français moyen travaille jusqu’au 27 juillet pour financer les dépenses publiques

Article écrit le 28/07/2018

Le salarié moyen travaille jusqu’au 27 juillet pour financer les dépenses publiques, c’est 45 jours de plus que la moyenne de l’Union Européenne (UE). Les charges sociales représentent plus que le pouvoir d’achat réel, situation unique dans l’UE.

L’Institut économique Molinari publie pour la 9ème année consécutive son étude sur la pression fiscale et sociale réelle du salarié moyen de l’Union européenne (UE).

27 juillet : jour de libération fiscale et sociale pour le salarié moyen

Le salarié moyen français est le plus taxé de l’Union européenne. Il travaille jusqu’au 27 juillet pour financer les dépenses publiques. C’est 2 jours de moins que l’an passé et 45 jours de plus que la moyenne de l’UE.

À elles seules, les charges sociales (28 039 €, 1er rang de l’UE) représentent plus que le pouvoir d’achat réel (24 582 €, 11ème rang), situation unique dans l’UE.

La situation du salarié français devrait s’améliorer significativement l’an prochain grâce aux baisses de charges sociales.

La France est championne d’Europe de la fiscalisation

Le taux réel d’imposition du salarié moyen de l’UE est de 44,5%, en baisse de -0,28 % par rapport à 2017.

Avec une pression fiscale de 56,7%, la France est championne d’Europe de la fiscalité pour la 3ème année consécutive. Avant de disposer de 100 € de pouvoir d’achat réel, le salarié moyen doit faire face à 131 € de charges et d’impôts en France, contre 84 € en moyenne dans l’UE.

Pouvoir d'achat réel du salarié français

L’Autriche est 2ème sur le podium avec une libération fiscale et sociale le 18 juillet (même jour que l’an passé) et une pression fiscale et sociale de 54,3%.

La Belgique est 3ème avec une libération fiscale et sociale le 17 juillet, soit 10 jours plus tôt qu’en 2017. La pression fiscale et sociale sur le salarié moyen est de 54,2%.

Dans 6 pays de L’UE, plus de la moitié des revenus liés au travail sont prélevés au titre des impôts et charges (France, Autriche, Belgique, Allemagne, Grèce, Italie). Cela signifie que dans ces pays, le salarié moyen n’a pas de maîtrise directe sur plus de 50% des fruits de son travail.

Des charges et impôts qui baissent en France, mais moins vite qu’ailleurs

La libération fiscale et sociale intervient deux jours plus tôt que l’an passé : pour la première fois depuis le lancement de cet indicateur, le salarié moyen français récupère du pouvoir d’achat. Son jour de libération fiscale et sociale était passé du 26 juillet en 2010, au 28 juillet en 2014 puis au 29 juillet en 2016. Les calculs 2018 montrent enfin une inversion de tendance, avec un jour de libération fiscale et sociale au 27 juillet.

Depuis le changement de gouvernement, la réforme des charges salariales a commencé à entrer en œuvre. Elle permet au salarié moyen de récupérer +244 € de pouvoir d’achat en 2018. Néanmoins, c’est moitié moins que ce qui avait été annoncé lors de la campagne présidentielle.

L’an prochain, la baisse des charges sociales va encore améliorer la situation du salarié moyen, avec une économie de l’ordre de +400 € en année pleine en 2019. Mais elle n’est pas de nature à elle seule à modifier le classement de la France. Même si elle avait été opérationnelle toute l’année, la France serait restée cette année la championne de la fiscalité de l’Union européenne.

Pour le salarié français, les charges sociales sont supérieures au pouvoir d’achat réel

Le salarié moyen français est en théorie parmi les mieux payés avec 56 815 € (6ème rang de l’UE), mais il est si fiscalisé (56,73% de charges et impôt sur son salaire complet, 1er rang de l’UE), qu’il ne lui reste que 24 582 € en pouvoir d’achat réel (11ème rang de l’UE).

Alors que son employeur fait face à un coût du travail du même ordre que les pays du Nord de l’UE, le salarié moyen a un pouvoir d’achat intermédiaire entre celui des pays du Nord et des pays du Sud.

Pourtant mieux payé que le Suédois ou le Danois, le salarié moyen français dispose de 21% de pouvoir d’achat en moins que le premier et de 33 % en moins que le second.

À elles seules, les charges sociales (28 039 €, 1er rang de l’UE) représentent plus que le pouvoir d’achat réel (24 582 €, 11ème rang), situation unique dans l’UE.

Ventilation charges et impôts salarié français

« Nous sommes devenus au fil du temps les champions des charges et des impôts sur les salariés moyens. Conséquence, la croissance est plus faible en France que dans le reste de l’Union européenne. Le chômage reste anormalement élevé et diminue moins que partout ailleurs. Nos déficits publics ne se résorbent pas significativement et la dette s’envole » explique Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari.

Cette pression fiscale n’est pas synonyme de plus de bien être

L’étude montre que la pression fiscale et sociale française n’est pas synonyme de mieux vivre.Le croisement avec des travaux de l’OCDE montre que la France, 1ère de l’UE en taux d’imposition réel du salarié moyen, n’est que :

  • 11ème de l’UE dans la dernière livraison de « Better Life » de l’OCDE (22 pays de l’UE notés),
  • 12ème en termes de satisfaction vis-à-vis de la vie,
  • 12ème en termes de santé perçue,
  • 17ème en termes de chômage.

 

« Les salariés français et belges consacrent plus de la moitié des sommes distribuées par leurs employeurs en charges et impôts. Cela vaut la peine de se demander pourquoi ils ne reçoivent pas en retour les meilleures écoles, les meilleurs soins de santé ou les retraites les plus généreuses et pourquoi ils ne sont pas en tête des indicateurs de développement humain ou de bien être » commente James Rogers, chercheur associé à l’Institut économique Molinari.