Expatriation

Expatriation : impôts et taxes sur les salaires dans les destinations les plus prisées

Article écrit le 02/03/2018

L’imposition des salaires varie fortement d’un pays à l’autre. Elle répond souvent à une logique régionale et culturelle. Les conséquences sont directes sur le coût employeur et la rémunération nette après impôt des salariés. C’est un paramètre important à prendre en considération avant d’envisager un départ à l’étranger. Smart Expatriation, spécialiste de la mobilité internationale et de l’expatriation, a réalisé une étude sur ce sujet et nous livre ses conclusions.

L’Europe de l’Ouest : aide sociale et imposition élevée

En comparaison avec les autres régions du monde et de par leur histoire, les pays d’Europe de l’Ouest ont une culture d’aide sociale importante se traduisant par des politiques d’imposition lourdes pour les salariés et les entreprises.

Dans notre étude, les résultats démontrent que les taux de cotisations patronales sont les plus élevés en France et en Belgique, alourdissant de manière conséquente le coût pour les employeurs. L’Espagne suit en troisième position, le plafond des cotisations fixé à 3 751 € par mois permettant néanmoins d’alléger la charge pour les revenus plus élevés.

Si la France est régulièrement pointée du doigt pour ses prélèvements sociaux élevés (en moyenne 22% pour les salariés et 43% pour les entreprises), sa politique d’imposition sur les revenus est plus généreuse que celle appliquée par ses voisins européens. À titre d’exemple, le taux effectif d’imposition d’un couple marié avec deux enfants dont le revenu annuel s’élève à 100 000 € avoisine 6% en France, les effets du quotient familial et l’ensemble des avantages fiscaux permettant d’adoucir l’impôt. A contrario, les Pays-Bas et la Belgique ponctionnent lourdement les hauts revenus, le salaire net après prélèvement des charges sociales salariales et paiement de l’impôt sur le revenu comptant parmi les plus défavorables pour le salarié.

Il faut souligner que si le niveau important des prélèvements obligatoires alourdit le coût du travail, il finance en contrepartie le modèle de protection sociale dont les habitants bénéficient dans ces pays.

Le modèle Anglo-Saxon : culture de l’entrepreunariat

Les pays Anglo-Saxons, majoritairement représentés par les Etats-Unis, le Canada et le Royaume Uni, ont la particularité d’être très favorables aux entreprises en appliquant des taux de contributions sociales patronales faibles. Deux à quatre fois moins élevés que dans les pays d’Europe de l’Ouest, les taux effectifs oscillent autour de 7 à 10% selon les pays et le niveau de rémunération. Cette tendance s’explique par la volonté d’assurer la prospérité économique de ces pays en encourageant l’entrepreunariat.

Le montant des prélèvements sociaux obligatoires pour les salariés est également bas et varie entre 4 et 10% selon les situations, les taux les plus bas étant appliqués par le Canada quel que soit le niveau de rémunération.

Peut-on de fait penser qu’il est plus intéressant financièrement de résider dans ces pays ? Pas nécessairement, car si le modèle plus libéral des pays Anglo-Saxons implique des montants de prélèvements sociaux obligatoires intéressants, la fiscalité qui s’applique aux salariés est élevée et hétérogène selon les pays. Pour reprendre l’exemple d’un couple marié avec deux enfants et un revenu de 100 000 €, il atteint près de 33% au Canada (Province du Québec) quand celui des Etats-Unis dépasse tout juste 15%, New York étant pourtant la ville des Etats-Unis ayant la fiscalité la plus lourde.

Les cités-Etats : eldorado fiscal

Représentées ci-dessus par Dubaï, Hong Kong et Singapour, les cités-Etats d’Asie et du Moyen Orient ont toutes une particularité commune : des contributions sociales très faibles voire nulles et une pression fiscale quasi inexistante. Une mobilité internationale dans ces villes y sera donc tout autant avantageuse pour l’employeur que pour le salarié (sans tenir compte du coût de la vie pour y vivre).

Aux Emirats Arabes Unis, l’impôt sur le revenu et les contributions sociales sont tout simplement inexistants, ce qui en fait incontestablement un atout d’attractivité pour les expatriés. La situation est similaire dans les autres pays pétroliers du Golfe persique comme le Koweït et le Qatar. Il faut toutefois souligner que si ces pays ont longtemps vécu sans taxe, l’introduction récente de la TVA leur fait prendre un nouveau tournant.

À Singapour, la tranche marginale du barème d’imposition des particuliers atteint 22%. Le taux est encore plus faible à Hong Kong avec seulement 17%. L’application du barème progressif permet de bénéficier d’un impôt sur le revenu très doux : pour un salaire de 100 000 €, une famille avec deux enfants sera imposée à 4.8% de ses revenus à Hong Kong et environ 6% à Singapour.

Pour ce même niveau de rémunération, le salaire net d’impôt et de charges sociales représente environ 94% du salaire brut à Singapour et près de 93% à Hong-Kong. À titre de comparaison et pour une situation identique, le salaire net serait de 73% à Paris, 77% à New York et seulement 59% à Amsterdam.

La fiscalité et les règles sociales évoluent au fil des réformes et demanderont une attention particulière durant les prochaines semaines.

Smart Expatriation salaires et taxes