Le rendement annuel moyen des oeuvres d’art vendues en 2017 est estimé à 5,7%

Article écrit le 14/03/2018

Acquérir une œuvre d’art est avant tout un plaisir, mais cela peut également s’apparenter à une forme de placement. Pour que cet investissement plaisir ne se transforme pas en mauvaise opération financière, il est nécessaire d’avoir une bonne compréhension du marché de l’art, de savoir où et quand acheter, de suivre l’évolution des prix.

Investir dans l’art : Les rendements

Artprice (leader mondial de l’information sur le marché de l’art) a mené une analyse de l’évolution du prix de 4 100 lots vendus en 2017, pour lesquels une précédente vente aux enchères a pu être clairement identifiée et confirmée par la maison de ventes. Il en ressort que le rendement annuel moyen des œuvres d’art vendues en 2017 s’élève à +5,7%.

Prix d’achat  Rendement annuel Nombre d’années entre deux ventes
 10 000 $ – 50 000 $  5,5% 11,3
 50 000 $ – 200 000 $ 7,1% 10,1
200 000 $ – 1 000 000 $ 8,3% 9,4
> 1 000 000 $ 6,6% 8,6

Source : Artprice

Les lots achetés entre 200 000 dollars et 1 million de dollars constituent le segment le plus rentable. Ils garantissent en effet une certaine qualité des œuvres, ce qui réduit le risque de chute brutale des prix, tout en gardant un potentiel de croissance encore très important.

Depuis 2000, Artprice calcule également un indice global des prix basé sur l’ensemble des résultats d’adjudications de la planète : l’Artprice Global Index® affiche une progression de + 36% depuis sa création il y a 20 ans. Cette performance est très appréciable dans une période où les taux de rendement des actifs sans risque (livrets, fonds euros assurance vie) sont proches de zéro. L’étude montre également qu’en se concentrant sur la partie la plus stable du marché, ce résultat augmente encore.

Thierry Ehrmann, PDG et fondateur d’Artprice explique : « écarter les valeurs les plus volatiles (afin de réduire l’influence des phénomènes de mode et de spéculation), démontre que le Marché de l’Art est un placement financier extrêmement compétitif et fiable dans le temps ».

La variation des prix des oeuvres d’art

Car il faut naturellement surveiller de près la volatilité des valeurs et garder en tête les spécificités du marché de l’art, notamment la liquidité des oeuvres, les frais de transaction …

L’investissement dans l’art (et plus encore de l’art contemporain) comporte des risques financiers car les variations de prix peuvent être importantes.

Artprice constate que certaines œuvres peuvent connaitre des variations de prix exponentielles, à la hausse comme à la baisse. Ces œuvres sont en général très médiatisées. C’est le cas par exemple pour les œuvres de l’artiste Jean-Michel Basquiat. Le prix de ses toiles et de ses dessins s’est envolé depuis sa mort en 1988, à tel point que de nombreux musées n’ont pas su acquérir à temps ses oeuvres à prix raisonnables.

Au contraire, la valeur de nombreuses oeuvres vendues en 2017 a largement diminué depuis leur dernier passage en salle de ventes. Parmi les exemples de chutes spectaculaires, il y a la surprenante dépréciation de Jeff KOONS : la revente de Jim Beam – Observation Car (1986) a perdu quasiment un million de dollars (-59%) en cinq ans.

La durée de détention

Poussés par la recherche de bénéfices financiers, certaines collectionneurs ont développé ces dernières années des stratégies de revente rapide, particulièrement autour des artistes à la mode. Artprice indique qu’au cours des 12 derniers mois, des oeuvres ont ainsi été présentées plusieurs fois aux enchères.

Les oeuvres Oiseau bleu (Blue Bird) (1975) de François-Xavier LALANNE et Palmiers aux bédouins (Palm Trees with Bedouins) (1948) de Jean DUBUFFET, achetées en début d’année chez Sotheby’s à Londres et à Paris puis revendues toutes deux le 13 novembre 2017 à Dubaï, sont des exemples frappants de stratégies soigneusement pensées sur le Marché de l’Art.

Mais les durées de détention les plus courtes ne garantissent pas des gains faciles. Les besoins de liquidité ont de tous temps obligé certains collectionneurs à revendre au plus vite les oeuvres qu’ils venaient tout juste d’acquérir, quitte à endosser de lourdes pertes en sus des frais de transactions.