Attractivité de la France

Redressement spectaculaire de l’attractivité de la France

Article écritle 18/11/2018 – Par Myriam Souveton – Crédit photo : 123RF

Selon le baromètre 2018 EY de l’attractivité, le redressement de l’attractivité de la France en 2017 et au début de l’année 2018 est spectaculaire. La France s’inscrit à nouveau dans le peloton de tête européen, dont elle avait décroché depuis une dizaine d’années.

L’image de la France fait un bon en avant

Avec 1 019 projets annoncés en 2017, en hausse de 31 % par rapport à 2016, la France reste en 3e position du classement européen des pays d’accueil des investissements étrangers, mais talonne désormais l’Allemagne (1 124, + 6 %) et le Royaume-Uni (1 205, + 6 %), ses deux grands concurrents historiques.

L’image de notre pays fait un bond en avant : désormais 8 investisseurs sur 10 la trouvent plus attractive parce que plus compétitive. Les investisseurs étrangers placent pour la première fois Paris devant Londres pour y implanter leur centre de décision européen. Le Royaume-Uni subit déjà un effet Brexit. Pour la première fois, les dirigeants interrogés placent Paris (37 %) devant Londres (34 %) au classement des métropoles européennes les plus attractives.

Avec 223 projets américains (22% du total), la France devient le deuxième pays d’accueil européen des investissements en provenance des États-Unis, derrière le Royaume-Uni (334) mais devant l’Allemagne (214).

Attractivité de la France redressement spectaculaire

Les nouveaux visages de la France attractive

L’industrie

L’industrie est un des principaux moteurs de ce regain d’attractivité : la France accueille 323 projets (+52% par rapport à 2016). Elle conserve la première place européenne. Seul point négatif, les projets en termes d’effectifs sont plus modestes que ceux de nos concurrents (32 emplois en France contre 50 au Royaume-Uni en moyenne).

Les centres de décisions

La France arrive en deuxième place pour les centres de décision et affiche une progression remarquable (de 16 à 59 projets entre 2016 et 2017). Néanmoins, le bond des implantations de centres de décision ne doit pas faire oublier qu’entre 2008 et 2017, le Royaume-Uni en a accueilli 708, soit trois fois plus que la France (226).

La R&D

Dans le domaine de la R&D, les 3 principaux pays font la course en tête (89 au Royaume-Uni, 81 en Allemagne, 78 en France).

L’innovation

Pour 35% des dirigeants, l’innovation est l’atout mondial de la France. D’autres avantages concurrentiels comme la place de la France dans le projet européen, ses spécificités sectorielles fortes, son vivier de talents ou encore son rayonnement touristique s’affirment également. 64% des décideurs internationaux interrogés estiment que la France met aujourd’hui en œuvre une politique efficace de promotion de ses atouts à l’international. Ils sont 56% à juger efficace ou très efficace l’accompagnement à la création de start-up.

Attractivité France baromètre EY 2018

Rattraper le retard pour être durablement attractive

La dynamique est positive mais rien n’est gagné pour autant. En 2016 et en 2017, notre pays n’a fait que rattraper le retard pris ces dix dernières années. Pendant ce temps, les anglais et allemands ont accueilli plusieurs centaines de sièges, de centres de R&D internationaux et ont vu les investissements des pays émergents se multiplier, notamment chinois et indiens.

La confiance entière des investisseurs ne reviendra que si les efforts entrepris pour rendre notre fiscalité plus compétitive, simplifier l’environnement administratif et abaisser le coût du travail, perdurent.

Les dirigeants se montrent confiants : ils sont 55 % à estimer que l’attractivité de la France va s’améliorer d’ici 3 ans, contre 27% en 2017. Ce score est très supérieur à celui de l’Allemagne (45%) et du Royaume-Uni (30%).

L’attractivité est un enjeu majeur pour notre pays

Les entreprises à capitaux étrangers pèsent fortement sur notre économie. Bien qu’elles ne soient que 28 100, soit moins de 1 % des entreprises recensées en France, elles emploient 1,8 million de personnes, réalisent 16% de la valeur ajoutée et 22% des dépenses de recherche et développement de l’ensemble des secteurs marchands non agricoles et non financiers.