Assurance vie unités de compte

SCPI, PER, Assurance vie, livrets : comment l’épargne des Français a t’elle traversé la crise du Coronavirus ?

Article écrit le 30/08/2020 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF

Pendant le confinement, le taux d’épargne des français s’est envolé à 27,4%. PER, assurance vie, SCPI, livret A … comment les Français ont-ils investi leur épargne et comment les différents véhicules d’épargne ont-ils traversé la crise sanitaire ?

Le taux d’épargne des Français s’envole à 27,4%

Selon les derniers chiffres de l’INSEE, le taux d’épargne des Français s’est envolé à 27,4% sur le second trimestre 2020. La Banque de France estime qu’ils auraient épargné plus de 100 milliards d’euros sur le premier semestre 2020, soit l’équivalent du montant prévu dans le cadre du plan de relance du gouvernement. Et ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : selon l’enquête de l’institut statistique sur la confiance des ménages en août, la part des Français estimant qu’il est opportun d’épargner augmente pour atteindre un niveau inédit depuis 2014 et se rapprocher du niveau record de 2012.

Le PER

Le PER (Plan épargne retraite) a été lancé le 1er octobre 2019 dans le cadre de la loi Pacte. Le PER individuel a vocation à remplacer le PERP et le contrat retraite Madelin qui seront fermés à la commercialisation à partir du 1er octobre prochain. Selon les chiffres à fin juin 2020 de la FFA (Fédération française de l’assurance), relayés par Le Figaro, près de 210 000 PER individuels ont été ouverts depuis le lancement, pour un encours de 1,5 milliard d’euros. Un début encourageant compte tenu de la période de confinement. La dynamique devrait s’accentuer en fin d’année, dernière ligne droite pour déduire les versements des revenus imposables 2020. Par ailleurs, le gouvernement a mis en place des mesures pour inciter les Français à transférer leur épargne vers les PER individuels. Jusqu’au 1er janvier 2023, tout rachat d’un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans fera l’objet d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles, à condition que les sommes soit réinvesties dans un PER et que le rachat soit effectué au moins 5 ans avant le départ en retraite.

Pour mémoire, durant la première année de leur lancement,1.2 million de PERP et 90 000 contrats retraites Madelin avaient été ouverts. On compte aujourd’hui environ 3 millions de contrats.

Les SPCI et les OPCI grand public

Selon les derniers chiffres de l’ASPIM et de l’IEIF, sous l’impact du Covid, la collecte des SCPI d’entreprise et fiscales est en recul de près de 20% au premier semestre 2020 par rapport à la même période l’année dernière. Après une belle progression de +23% au premier trimestre, la collecte nette a chuté de 60% au second trimestre 2020, mais est tout de même restée positive, à 875 millions d’euros, grâce notamment à la capacité des réseaux de distribution à dématérialiser les souscriptions.

Les SCPI sont restées très actives : le montant des acquisitions est resté stable sur les six premiers mois de l’année par rapport à 2019. Les bureaux représentent toujours la majorité des acquisitions en valeur (57%), suivis par les commerces (19%), la logistique (8%), l’hôtellerie (6%) et la santé. Elles ont privilégié les acquisitions à l’étranger (43% contre 34% en 2019), puis en Ile-de-France (40%, dont 7% à Paris) et enfin en région (17%). Après la France, l’Allemagne reste la seconde destination d’investissement avec 16% des montants investis, suivie des pays d’Europe du Nord (7%), le Benelux (5%), l’Europe de l’Est (4%), l’Espagne (4%) et le Royaume-Uni (3%).

Le marché secondaire est resté fluide : l’ensemble des nouvelles demandes de retraits ont été compensées par des nouvelles souscriptions.

La performance globale des SCPI d’entreprise au 30 juin 2020 s’établit à +5,3% sur une année glissante. Celle-ci se décompose en un rendement courant de +4,2% et d’une revalorisation des parts de +1,2%. En moyenne, les acomptes de dividendes versés sont en baisse de 10% par rapport au premier semestre 2019. Les gérants anticipent toutefois un retour à la normale au second semestre.

Du côté des OPCI, après un premier trimestre record (+131% par rapport au premier trimestre 2019), le montant des souscriptions nettes du second trimestre a chuté de -50% par rapport au second trimestre 2019. La performance s’établit à -2,6% depuis le 1er janvier, en raison notamment de la contre-performance de la poche « foncières cotées » suite au décrochage de marchés boursiers courant mars. L’actif net cumulé des OPCI se montait à 19,5 milliards € au 30 juin 2020, soit une augmentation de 17% sur un an.

Le livret A

Le livret A a pleinement profité de l’envolée du taux d’épargne des Français : entre janvier et juillet 2020, ils ont versé 22,25 milliards sur leur livret A, un montant proche du record de 2012 (28,2 milliards d’euros).

L’assurance vie

Contrairement aux livrets et autres dépôts à vue, la collecte brute s’est écroulée sur la première partie de l’année (54 milliards d’euros contre 74 milliards sur la même période en 2019). Le mois de juin semble marquer un retour progressif à la normale : la collecte brute s’est établie à 9,9 milliards d’euros, contre 6,4 et 5,7 milliards d’euros en avril et mai dernier et 12,2 milliards d’euros en juin 2019.

La collecte en unités de compte est restée stable, signe que les épargnants, contrairement aux précédentes crises financières, espèrent profiter d’un futur rebond des marchés financiers. Elle a représenté 35% de la collecte en juin 2020, comme au premier semestre.

Sur le premier semestre 2020, les prestations versées sont restées à leur niveau habituel (59 milliards d’euros). De nombreux indépendants et professions libérales ont pioché dans leur contrat d’assurance vie pour faire face à la baisse de leurs revenus pendant la crise sanitaire. Après le confinement, les transactions immobilières ont repris et les acheteurs ont utilisé l’épargne de leur assurance vie pour se constituer un apport.

Avec la baisse de la collecte brute et le maintien du niveau des prestations, la collecte nette de l’assurance vie est par conséquent négative à – 4,7 milliards d’euros (vs + 15 milliards d’euros sur la même période en 2019) et de – 700 millions d’euros sur le mois de juin, le quatrième mois consécutif de décollecte. L’assurance vie n’avait plus connu quatre mois consécutifs de décollecte depuis la crise de 2012.