Crowdfunding immobilier : un rendement annuel moyen toujours au-dessus de 9 %

Article écrit le 24/07/2021 – Par MINGZI – Crédit photo : Fotolia

Sur le premier semestre 2021, le marché du crowdfunding immobilier retrouve une forte dynamique de croissance. Le taux de rendement des projets se maintient au-dessus des 9 %, avec un taux de défaut moyen de seulement 0,10%.

Fundimmo a publié les résultats du baromètre du premier semestre 2021 du crowdfunding immobilier, réalisé en collaboration avec HelloCrowdfunding auprès de 40 plateformes. En 2020, le marché du crowdfunding immobilier avait subi les impacts de la crise sanitaire. Avec le confinement, les chantiers de construction avaient dû être interrompus pendant plusieurs semaines. Les projets financés par l’intermédiaire des plateformes de crowdfunding avaient donc pris du retard et certains investisseurs ont du patienter avant de récupérer les sommes prêtées et les intérêts. La collecte avait logiquement ralenti. Sur le premier semestre 2021, le marché retrouve une forte dynamique de croissance.

La collecte retrouve son niveau d’avant crise

Au premier semestre 2021, la collecte retrouve sa croissance d’avant-crise : 408,1 millions d’euros ont été collectés (plus du double par rapport à la même période l’année dernière) et 468 opérations immobilières ont été financées. Les remboursements sont en hausse en nombre et en montant : 115,2 millions d’euros ont été remboursés (contre 76,6 millions d’euros au S1 2020), soit une hausse de 50% correspondant à 139 projets.

Un taux de rendement annuel stable à 9,2 %

La durée moyenne de placement est restée globalement stable : un projet de crowdfunding immobilier dure en moyenne 20,5 mois. Les investisseurs placent en moyenne 2.888 euros pour un taux de rendement de 9,2%, un taux relativement stable.

À la suite des confinements et ralentissements du marché, le taux de retard a augmenté de façon significative pour les retards de moins de 6 mois passant de 4,4% pour l’année 2020 à 7,1% sur ce premier semestre et de façon plus maitrisée pour les retards de plus de 6 mois (de 5,7 à 6,2%). Toutefois, les retards sont concentrés sur quelques plateformes seulement. Par ailleurs, les investisseurs qui subissent ces retards bénéficient des intérêts additionnels correspondants.

Le taux de défaut moyen, calculé sur la base de projets ayant subi une perte en capital et/ou une perte des intérêts depuis 2012, est évalué à 0,10%.

Les caractéristiques des projets de crowdfunding immobilier

Le montant moyen financé par projet au S1 2021 était de 872.074 euros, en augmentation de 8,5%. Cela s’explique par un recours grandissant au crowdfunding immobilier par des opérateurs de taille plus importante, avec des projets de plus grande ampleur. Les projets compris entre 5 et 8 millions d’euros représentent désormais 17% de la collecte totale..

Par ailleurs, dans une période marquée par un allongement de la durée des opérations immobilières en raison de la crise sanitaire, la capacité des plateformes de crowdfunding immobilier à lever des sommes importantes sur des durées très courtes séduit de plus en plus de professionnels de l’immobilier. Ainsi 961 opérateurs se sont laissés convaincre par ce mode de financement depuis la création du marché, dont 181 nouveaux sur ce premier semestre 2021.

Le projets sont majoritairement situés en Ile-de-France (179 millions d’euros collectés au S1), dans la Région Sud (77,9 millions d’euros) et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (65,2 millions d’euros).

Parmi les 468 projets financés au S1 2021, 76,6% étaient des projets orientés sur le résidentiel, loin devant les bureaux (8,5%), les commerces (6,3%), les hôtels (3,9%), les projets d’aménagement (2,8%), et la logistique/activité (1,5%).

Les opérations de marchands de biens (achat de biens qui sont ensuite valorisés puis revendus avec une plus-value) continuent leur montée en puissance : elles représentent 52,1% de la collecte totale sur le premier semestre 2021, contre 38,8% en 2020, et 23% en 2019.

En 2020, le « projet moyen » financé par le crowdfunding immobilier était une opération résidentielle de 43 logements en Ile-de-France, représentant un chiffre d’affaires d’environ 11 millions d’euros.

l’avis de l’expert

« Si on se réfère aux principaux chiffres et enseignements de ce nouveau baromètre, le secteur du crowdfunding immobilier a connu une belle dynamique durant ce premier semestre, retrouvant celle qui était la sienne avant la crise sanitaire. Au-delà de la forte croissance de la collecte, les principaux indicateurs financiers montrent une stabilité de la durée moyenne de placement et un rendement annuel moyen toujours au-dessus de 9%. Le projet moyen financé est en hausse et se rapproche peu à peu du million d’euros, une progression qui va dans le sens de l’histoire. Les plateformes ont démontré leur capacité à lever d’importantes sommes dans des délais très courts, en phase avec les attentes d’acteurs immobiliers de taille plus conséquente et portant des projets de plus grande ampleur. Autre signe positif, cette augmentation de la taille des projets s’accompagne également d’un nombre d’opérations financées plus important, témoignant de l’installation du crowdfunding immobilier dans le paysage des outils de financement de projets immobiliers pour les professionnels. Ce semestre a également été marqué par le rapprochement entre de grandes banques et des plateformes de financement participatif pour déployer des offres de financement communes. Un nouveau signal très encourageant sur la reconnaissance du crowdfunding immobilier comme une solution de financement complémentaire aux prêts bancaires traditionnels. Si les grands indicateurs du marché sont positifs, il convient toutefois de rester prudent dans l’analyse de l’ensemble des chiffres. Le second semestre apportera des réponses à quelques questions, et notamment la durabilité de cette reprise alors que la crise sanitaire n’est pas encore totalement derrière nous. Les promoteurs ont encore parfois certaines difficultés à lancer de nouvelles opérations, avec un foncier rare et cher dans certaines zones et des collectivités qui peinent parfois à accorder les autorisations nécessaires. Il sera également intéressant de surveiller dans les mois et années qui viennent les impacts de la crise sur la nature des opérations financées, que ce soit en termes de localisation ou de prise en compte des critères environnementaux toujours prégnants pour toutes les parties prenantes du marché » analyse Jérémie Benmoussa, Président du Directoire de Fundimmo.