Crowdlending pret participatif taux de défaut des plateformes

Après Unilend, la plateforme Lendopolis met fin à son activité de prêt participatif aux PME

Article écrit le 03/02/2019 – Crédit photo : Fotolia

Le marché du crowdlending est en pleine mutation. Après la faillite d’Unilend fin 2018, la plateforme de crowdlending Lendopolis met en sommeil son activité de prêt aux PME/TPE.

Dans une lettre ouverture à sa communauté de prêteurs, Nicolas de Feraudy, le Directeur général de Lendopolis (plateforme détenue par KissKissBankBank et filiale de La Banque Postale) a annoncé qu’à partir du 1er mars, la plateforme n’acceptera plus les projets de financements de TPE et PME. Lendopolis souhaite désormais se consacrer au développement de secteurs plus porteurs tels que les énergies renouvelables et l’immobilier.

« Cette décision stratégique sur les TPE-PME n’est en aucun cas irréversible et pourrait être opportunément infléchie. Nous continuons à croire fondamentalement en ce marché, et en la complémentarité entre ce mode de financement et les financements plus traditionnels, mais nous estimons que le contexte actuel n’est tout simplement pas optimal » explique t’il dans la lettre.

Un marché devenu très concurrentiel

Nicolas de Feraudy évoque tout d’abord un marché du financement des TPE-PME « très concurrentiel au sein de l’écosystème des plateformes de crowdlending, mais également, de façon plus large, au sein de l’écosystème de tous les financeurs de ce marché, notamment dans un contexte de liquidités très abondantes ».

Au lendemain de la crise économique et financière de 2008, les plateformes de crowdlending ont permis aux PME de trouver une nouvelle source de financement, à une époque où les banques avaient fermé le robinet des prêts aux PME. Mais avec des taux d’intérêt durablement bas, les banques facilitent à nouveau le financement des PME. Les plateformes se retrouvent alors à financer les entreprises les plus fragiles, entrainant un taux de défaut important. Chez Lendopolis, il s’élève à 15%.

Un modèle difficile à rentabiliser

Mais cela n’est pas la seule explication. Le Directeur général explique également que le modèle économique choisi par Lendopolis peine à être rentable. La plateforme propose des projets exclusivement financés par « la foule », mode de financement qui a du mal à convaincre les dirigeants de TPE-PME.

Dans ce contexte, Lendopolis ne s’estime plus à même de proposer des projets de qualité en quantité suffisante.

Un marché en pleine mutation

Dans le domaine du prêt participatif aux PME, Lendopolis n’est pas la première plateforme à devoir faire face à des problèmes de rentabilité. Fin 2018, Unilend, l’un des précurseurs du crowdlending, s’est déclaré en cessation de paiement et en 2016, Finsquare avait fermé. Les deux plateformes avaient finalement pu trouver un repreneur.

October, le leader sur le marché du crowdlending, a fait le choix d’une stratégie différente. La plateforme donne la possibilité aux investisseurs institutionnels de participer au financement de projets de PME, aux côtés des particuliers, permettant ainsi à la collecte de croître plus rapidement. Cela lui permet de décrocher des projets plus importants et d’être plus rentable.

En 2018, selon le site Crowdlending.fr, 149 millions d’euros ont été prêtés à des PME par le biais des plateformes de financement participatif. Lendopolis y a contribué à hauteur 10,5 millions d’euros soit un montant moyen 173 000 euros par projet. La plateforme October est loin devant ses concurrents avec 59,6 millions d’euros financés et un montant moyen de 514 000 euros par projet.

Le marché du crowdlending est donc en pleine mutation et les plateformes doivent faire les bons choix pour accélérer leur croissance et devenir des acteurs significatifs du marché de l’épargne.