Revalorisation pension retraite

Pour un euro cotisé en 1982, le système de retraite par capitalisation est dix fois plus performant que celui par répartition

Article écrit le 11/01/2020 – Par MINGZI – Crédit photo : Fotolia

L’attribution de la Légion d’honneur au président de BlackRock France a créé une polémique. Le gestionnaire d’actifs est accusé par certains opposants à la réforme des retraites d’influencer le gouvernement pour introduire un système par capitalisation en France. Dans le même temps; une étude réalisée par la banque Natixis met en avant l’intérêt que la France aurait à intégrer une part de capitalisation dans son système de retraite.

Système de retraite par capitalisation : quel serait l’intérêt pour BlackRock ?

L’attribution de la Légion d’honneur le 1er janvier au président de la filiale française de BlackRock, première société des gestion d’actifs du monde, a déclenché une polémique. Certains opposants à la réforme des retraites accusent le gestionnaire d’actifs d’essayer influencer la réforme des retraites pour introduire une part de capitalisation dans le système français 100% par répartition.

En France, le système des retraites est un système par répartition : les cotisations des salariés d’aujourd’hui financent les pensions des retraités actuels. Les actifs cotisent jusqu’à un niveau de salaire de 320 000 euros brut par an. Au-delà, ils ne cotisent plus pour leur retraite et doivent épargner s’ils souhaitent se constituer un complément de retraite supplémentaire. L’assurance vie fait partie des solutions possibles : les contrats permettent d’investir sur des supports de toutes sortes, notamment des fonds et OPCVM proposés par des sociétés de gestion d’actifs telles que BlackRock.

Avec la réforme des retraites, le plafond devrait passer à 320 000 à 120 000 euros, élargissant ainsi le potentiel de marché des sociétés de gestion d’actifs. Au-delà de 120 000 euros, les salariés ne cotiseraient plus pour leur propre retraite mais verseraient néanmoins une cotisation de solidarité de 2,8%. Au final, quelques 300 000 à 350 000 salariés seraient concernés et cela représenterait une baisse totale des cotisations retraite de 3 milliards d’euros.

Un euro cotisé est 10 fois plus performant avec un système par capitalisation qu’avec et un système par répartition

Le journal Capital a publié une note de la banque Natixis qui compare la performance d’un système de retraite à 100 % par répartition à un système à 100% par capitalisation. Il en ressort que pour un euro cotisé en 1982, le système de retraite par répartition donnerait aujourd’hui 1,93 euros et le système par capitalisation (qui correspond à un fonds de pension investi à 50% en actions et 50% en obligations) donnerait 21,90 euros.

De 1982 à 2019, le système par répartition est lié aux cotisations des actifs (qui sont liées aux salaires), et à la taille des générations. Le système par capitalisation a quant à lui bénéficié de la baisse des taux d’intérêt à long terme (qui a accru le rendement des obligations) et de de la hausse des cours boursiers avec la hausse de la profitabilité des entreprises.

En conclusion, le coût pour la France d’avoir eu, depuis 40 ans, un système de retraite 100% par répartition est considérable et le pays aurait probablement un intérêt à intégrer une part de capitalisation dans son système de retraite.