Article écrit le 09/10/2025 – Par MINGZI – Crédit photo : Freepik
Le PER est-il réservé aux hauts revenus ou adapté aux jeunes actifs ? Fonctionnement, fiscalité, avantages et limites : on fait le point.
PER : un placement réservé aux hauts revenus ou une opportunité pour les jeunes actifs ?
Le plan épargne retraite (PER) séduit de plus en plus d’épargnants, notamment pour ses avantages fiscaux. Présenté comme un outil performant pour réduire son impôt et préparer sa retraite, le PER semble taillé sur mesure pour les contribuables les plus imposés.
Mais qu’en est-il pour les jeunes actifs avec des revenus plus modestes ? Peuvent-ils réellement tirer parti de ce placement à long terme ? Revenons sur le fonctionnement du PER et sur ses avantages pour les hauts revenus comme pour les jeunes actifs.
Comment fonctionne le PER ?
Le PER (Plan d’Épargne Retraite) est un produit d’épargne à long terme mis en place en 2019 pour fédérer et simplifier les anciens dispositifs (PERP, Madelin, etc.).
Le PER individuel peut être alimenté de 3 façons différentes :
- Par vos versements personnels, réguliers ou ponctuels ;
- par les sommes issues de l’épargne salariale, comme l’intéressement, la participation ou les droits inscrits sur un compte épargne-temps (CET) ;
- par le transfert d’anciens dispositifs d’épargne retraite (PERP, Madelin, etc.) vers votre PER actuel.
L’épargne accumulée est en principe bloquée jusqu’à votre retraite, sauf dans des cas exceptionnels. Vous pouvez choisir de sortir du PER en rente, en capital, ou faire un mix des deux selon les conditions de votre contrat.
Pour un salarié, les versements volontaires sur un PER, comme le Plan Épargne Retraite d’Inter Invest, sont déductibles de l’impôt, dans la limite d’un plafond annuel. Ce plafond correspond à 10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente, avec un minimum garanti de 4 637 € (pour l’année 2025) si les revenus sont faibles. Dans tous les cas, la déduction ne peut pas dépasser le plafond maximum de 35 194 €.
L’un des grands points forts du PER est aussi sa déduction fiscale à l’entrée. Les sommes versées peuvent être déduites du revenu imposable, dans la limite de ce plafond, ce qui permet une réduction d’impôt immédiate.
Un dispositif plus avantageux pour les hauts revenus ?
L’intérêt fiscal du PER dépend directement de votre tranche marginale d’imposition (TMI). Plus votre tranche est élevée, plus la déduction fiscale liée à vos versements sera importante.
Prenons un exemple : si vous versez 1 000 € sur votre PER et que votre TMI est de 30 %, vous réduisez votre impôt de 300 €.
En revanche, si votre TMI est de 11 %, l’économie d’impôt ne sera que de 110 € pour le même versement.
PER et jeunes actifs : quels avantages sur le long terme ?
Plus vos revenus sont élevés, plus le PER vous permet d’économiser sur vos impôts. Mais à l’inverse, un jeune actif aux revenus plus modestes bénéficiera-t-il d’avantages ?
Un horizon d’investissement particulièrement long
Commencer à épargner tôt est l’un des leviers les plus puissants pour faire fructifier son capital. Un jeune actif peut laisser son PER se valoriser sur 30 à 40 ans.
Avec le temps, les versements, même s’ils sont modestes, bénéficient pleinement de l’effet des intérêts composés. Plus l’épargne est régulière et investie sur le long terme, plus elle a de chances de générer une performance importante.
Par exemple, un jeune actif qui investit 100 € par mois dès ses 25 ans pourrait se constituer un capital de plus de 90 000 € à 65 ans, avec une hypothèse de rendement de 3 % par an.
Une possibilité de déblocage pour l’achat de la résidence principale
Autre avantage du PER pour les jeunes actifs : la sortie anticipée pour financer l’achat de sa résidence principale. C’est un point positif pour les jeunes qui souhaitent accéder à la propriété dans quelques années. Cette utilisation donne du sens à ce produit souvent perçu comme trop lointain et réservé à la retraite.
Un avantage fiscal souvent réduit en début de carrière
Le principal inconvénient pour les jeunes actifs est lié à leur niveau de revenus. Lorsqu’on est faiblement imposé, voire pas du tout, la déduction fiscale du PER a peu d’effet immédiat. L’économie d’impôt sera donc limitée.
À noter cependant : il est possible de renoncer à la déduction fiscale au moment du versement. Cela vous permet de bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse à la sortie, notamment si vous prévoyez de récupérer votre épargne en capital.
Une fiscalité à la sortie à anticiper
Au moment de la retraite, les sommes récupérées sont soumises à l’impôt. La fiscalité appliquée dépendra de l’option choisie et du montant perçu. Si l’on a bénéficié d’une déduction fiscale à l’entrée, il faut intégrer cet aspect dans sa stratégie globale, pour éviter les mauvaises surprises au moment de la liquidation.
Le PER n’est donc pas qu’une solution réservée aux plus hauts revenus. Pour les salariés fortement imposés, la réduction d’impôt est significative et immédiate. Pour un jeune actif, l’attrait réside plutôt dans l’intérêt de la capitalisation à long terme et dans la possibilité de le débloquer pour un achat immobilier.
Un jeune actif peut choisir de verser volontairement un montant adapté, en sachant que l’actif accumulé aura un potentiel de croissance sur le long terme. Le PER doit aussi s’inscrire dans une stratégie plus globale, combinée avec d’autres enveloppes (livrets, assurance-vie, PEA) pour équilibrer la liquidité et la rentabilité.





