Salaires secteur privé

Gagnez-vous plus ou moins que la moyenne des salariés du secteur privé ?

Article écrit le 27/06/2021 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF

L’INSEE a publié son étude annuelle sur les salaires du secteur privé. Celle-ci met en exergue des disparités fortes selon les secteurs d’activité et également entre hommes et femmes. Découvrez si vous gagnez plus ou moins que la moyenne des salariés de votre secteur d’activité.

Combien gagnent les salariés du secteur privé ?

En 2019, un salarié du secteur privé gagne en moyenne 3.183 euros bruts par mois soit 2.424 euros nets par mois en équivalent temps plein (EQTP). La moitié perçoivent moins de 1.940 euros nets par mois. Aux extrémités, les 10% les moins bien rémunérés gagnent moins de 1.319 euros nets et 10% les mieux rémunérés gagnent plus de 3.844 euros. Les 2% de salariés les mieux payés gagnant plus de 9 103 euros nets, soit environ 7,5 fois le Smic.

Le salaire brut moyen a augmenté de 1,5 % en euros courants, un peu moins vite que le salaire net (+ 2,3 %). Cela s’explique notamment par les mesures gouvernementales dernièrement mises en place : réduction du taux de prélèvements sociaux suite à la suppression des cotisations salariales d’assurance chômage en octobre 2018, exonération de cotisations et contributions sociales de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (que les employeurs ont pu verser au 1er trimestre 2019 dans la limite de 1 000 euros par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic) et par la suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires (dans la limite de 5 000 euros nets annuels).

Tous les niveaux de salaires ont augmenté en 2019, sauf les plus hautes rémunérations : + 1,7 % pour les 10% les moins bien rémunérés, + 2,6 % pour le salaire médian, mais − 0,1 % pour le 95 % les mieux rémunérés et − 1,8 % pour les 1%.

Des écarts de salaires hommes – femmes

En 2019, le salaire moyen des femmes est inférieur de 16 % à celui des hommes en EQTP. Cela s’explique en partie du fait que la structure par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et temps de travail (temps complet ou temps partiel) n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes. Ensuite, les femme sont sous-représentées parmi les plus hautes rémunérations : elles ne représentent que 20,5 % des 1 % des salariés les mieux rémunérés, alors qu’elles représentent 41,6 % de l’ensemble des salariés du privé. Enfin, une partie de l’écart de salaires hommes – femmes reste inexpliquée car elle ne peut pas s’interpréter par des critères mesurables (ancienneté, expérience, niveau de responsabilités et tâches effectuées …).

Toutefois, l’écart s’est réduit de 0,8 point par rapport à 2018 et de 4,9 points depuis 2008. Cela s’explique par la hausse de la part de femmes parmi les cadres (36,2 % de femmes en 2019, après 35,8 % en 2018), catégorie en moyenne la mieux rémunérée et par la progression du salaire net moyen des femmes cadres (+ 0,5 % en 2019), alors que celui des hommes cadres a diminué (− 1,2 %). Par ailleurs, d’une manière générale, le salaire net moyen en EQTP des femmes a davantage progressé (+ 1,9 % en 2019) que celui des hommes (+ 0,8 %).

Le salaire net moyen a évolué plus favorablement pour les ouvriers et les employés que pour les cadres

Le salaire net moyen en EQTP en 2019 est de 2.696 euros dans l’industrie, de 2.213 euros dans la construction et de 2.384 euros dans le tertiaire. Il est notamment plus élevé dans les secteurs où les cadres, mieux rémunérés que les autres salariés, sont surreprésentés, comme les services financiers (3.616 euros) ou l’information-communication (3.459 euros). Il est plus faible dans l’hébergement-restauration (1.749 euros), qui concentre une forte population d’employés.

Le salaire net moyen a nettement augmenté pour les ouvriers (+ 2,0 % après + 0,3 % en 2018), les employés (+ 1,9 % après + 0,1 %) et les professions intermédiaires (+ 1,3 % après – 0,3 %) mais a de nouveau diminué pour les cadres (– 0,7 % après – 0,2 %). En effet, le salaire des cadres est tiré vers le bas par les jeunes cadres entrants sur le marché du travail, en moyenne moins bien rémunérés que les cadres en fin de carrière partant à la retraite. La prime de pouvoir d’achat explique aussi, dans une moindre mesure, les écarts de dynamisme car elle contribue plus fortement à la hausse des salaires des professions intermédiaires, employés et ouvriers qu’à celle des cadres.