Elections présidentielles 2022 second tour

Les propositions de Marine Le Pen et Emmanuel Macron pour vos impôts, votre retraite, la transmission votre patrimoine

Article écrit le 18/04/2022 – Par MINGZI

Le second tour des élections présidentielles se déroulera dimanche 24 avril. Les Français devront départager Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Quelles sont leurs propositions concernant vos impôts, votre retraite et la transmission de votre patrimoine ?

Vos impôts

L’impôt sur le revenu

Le programme de Marine Le Pen comporte des propositions visant à dissuader les jeunes actifs de moins de 30 ans de quitter la France. Ainsi, elle souhaite les exonérer d’impôt sur le revenu (quel que soit leur niveau de salaire) et d’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années. Par ailleurs, elle prévoit d’instituer une part fiscale complète dès le deuxième enfant et de restaurer la demi-part fiscale pour les veuf et les veuves.

Emmanuel Macron envisage de permettre aux couples vivant ensemble de réduire leurs impôts comme s’ils étaient mariés ou pacsés. Son programme ne comporte pas d’autre mesure visant l’impôt su le revenu, mais prévoit d’agir en faveur des salaires avec le triplement de la prime annuelle défiscalisée pour les salariés.

L’impôt sur la fortune

Dès son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait remplacé l’ISF (impôt sur la fortune) par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui ne vise que les patrimoines immobiliers de plus de 1,3 million d’euros (après déduction des dettes et un abattement de 30% sur la valeur de la résidence principale).

Marine Le Pen envisage la mise en place d’un IFF (impôt sur la fortune financière), un impôt sur la fortune qui porterait sur le patrimoine financier (la résidence principale et les biens professionnels seraient exonérés) et certains biens immobiliers locatifs. L’IFF serait basé sur l’ancien barème de l’ISF.

La TVA

Pour compenser l’inflation, Marine Le Pen propose de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité) et d’appliquer une TVA à 0 %, au lieu de 5,5 %, sur un panier de 100 produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité.

Emmanuel Macron n’envisage pas d’agir sur la TVA et propose de prolonger la « bouclier tarifaire » sur l’énergie (plafonnement des prix du gaz et de l’électricité, indemnité inflation, réduction de 15 centimes d’euros par litre de carburant).

La redevance télé

Les deux candidats proposent la suppression de la redevance télévisuelle (138 euros par an).

Emmanuel Macron promet qu’il « garantira l’indépendance de l’audiovisuel public », sans préciser la méthode pour y parvenir.

Marine Le Pen prévoit la privatisation totale de l’audiovisuel public.

Donations et succession

Marine Le Pen

Actuellement, les grands-parents peuvent donner à chacun de leurs petits-enfants jusqu’à 31.865 euros tous les quinze ans en exonération de droits de donation. Marine Le Pen propose de porter cet abattement à 100.000 euros et de raccourcir le délai de 15 ans pour le porter à 10 ans.

Afin de « préserver la transmission du patrimoine au sein des familles », elle envisage également de sortir les biens immobiliers de l’assiette de calcul des droits de succession à hauteur de 300.000 euros.  Actuellement, dans le cadre d’une succession, un abattement de 20% est appliqué à la valeur de la résidence principale, à condition que la demeure soit occupée par le conjoint survivant, le partenaire de pacs ou un enfant majeur ou mineur protégé du défunt (ou de son conjoint).

Emmanuel Macron

Aujourd’hui, les parents peuvent transmettre à chacun de leurs enfants jusqu’à 100.000 euros tous les quinze ans en exonération de droits de donation. Le candidat propose de porter cet abattement à 150.000 euros.

Il propose également de faciliter  les donations en ligne indirecte (entre frères, sœurs, neveux, nièces, petits-enfants …) en permettant de transmettre jusqu’à 100.000 euros sans avoir à payer de droits de succession. Actuellement, il n’est possible de donner que 15.932 euros à un frère ou une sœur sans droits de donation. Au-delà de ce plafond et jusqu’à 24.430 euros, il faut payer 35 % de droits de donation et au-dessus de 24.430 euros, 45 %.

Votre retraite

L’âge de départ à la retraite
Marine Le Pen

Dans son programme, Marine Le Pen ne remet pas en question l’âge légal de départ à la retraite actuel qu’elle maintient à 62 ans. Elle propose de l’avancer pour les travailleurs qui ont débuté leur carrière tôt : ainsi, les travailleurs ayant commencé à travailler avant leurs 20 ans et qui auraient un carrière complète (40 annuités) pourraient partir à la retraite à 60 ans et ceux ayant débuté entre leurs 20 ans et leurs 24,5 ans pourraient partir entre 60,75 et 62 ans.

Le système d’indexation des pensions retraite sur l’inflation, qui, selon la candidate, comporte de nombreuses exceptions, serait revu pour que la revalorisation intervienne le plus rapidement possible.

La pension retraite minimum ainsi que l’allocation de solidarité aux personnes âgées seraient relevées à 1.000 euros (au lieu de 906 euros actuellement).

Marine Le Pen est contre la suppression des régimes spéciaux.

Emmanuel Macron

Au premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron proposait de relever l’âge légal de départ à la retraite pour le porter progressivement à 65 ans. L’âge de départ serait retardé de 4 mois par génération : les Français nés en 1961 pourraient partir à la retraite à 62 ans et 4 mois, ceux nés en 1969 partiraient à 65 ans. Devant les polémiques suscitées par cette proposition, Emmanuel Macron s’est déclaré prêt à étudier un report de l’âge à 64 ans plutôt que 65 ans.

Le programme d’Emmanuel Macron prévoit que les personnes ayant commencé à travailler tôt (avant 20 ans) puissent partir à 62 ans. Un système « individualisé » qui prendrait en compte la pénibilité des tâches.

La pension retraite minimum serait relevée à 1.100 euros par mois. Il propose également d’activer le dispositif d’indexation des retraites dès juillet.

Enfin, Emmanuel Macron souhaite supprimer les régimes spéciaux progressivement, selon le principe de la « clause du grand-père », c’est-à-dire que les avantages seraient maintenus pour les salariés en place et supprimés pour les nouveaux entrants.