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Retour de l’inflation, remontée des taux d’intérêt, baisse des marchés financiers : comment ça marche ?

Article écrit le 10/04/2022 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF

Ces derniers mois, l’actualité économique et financière a été marquée par le retour de l’inflation, la remontée des taux d’intérêt et la baisse des marchés financiers. Comment cela fonctionne t’il ?

Pourquoi L’inflation est-elle en hausse ?

On parle d’inflation lorsque les prix augmentent et que chaque euro permet d’acheter moins de produits. L’inflation est mesurée grâce à l’indice des prix à la consommation.

En 2021, la crise sanitaire a entrainé une rupture dans les chaînes d’approvisionnement en matières premières (production et transport). Loi de l’offre et de la demande oblige, cela a engendré une pénurie de certaines matières premières, qui à son tour a provoqué une augmentation des prix à la production qui s’est ensuite répercutée sur les prix à la consommation. Au final, l’année 2021 a connu une envolée de l’inflation.

Début 2022, la guerre entre la Russie et l’Ukraine est venue aggraver cette tendance. En effet, la Russie est le troisième producteur mondial de pétrole brut (derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite) et le deuxième exportateur. Un tiers des échanges mondiaux de céréales dépend des pays de la mer Noire. Le conflit perturbe l’approvisionnement des pays en pétrole et en céréales, créant une pénurie et la hausse du cours de l’énergie et des matières premières. Cela se répercute sur les prix à la production et à la consommation.

Depuis le début du conflit, l’inflation connait un nouveau pic : en France, elle atteint 4,50 % sur les 12 derniers mois.

Cette reprise de l’inflation pourrait se révéler durable au regard de la difficulté à recruter dans certains secteurs d’activité comme l’hôtellerie et la restauration. Cela pourrait conduire à une augmentation des salaires (pour attirer des salariés) qui se répercuteront au final sur les prix.

POurquoi Les taux d’intérêt remontent-ils ?

Les taux d’intérêt sont utilisés comme un outil par les banques centrales pour réguler les économies.

En effet, les taux d’intérêt impactent la consommation des ménages et des entreprises et même des États. Par exemple, lorsque les taux d’intérêt sont bas, les ménages souscrivent plus volontiers des crédits pour consommer ou pour acheter des biens immobiliers. Ici encore, la loi de l’offre et de la demande s’applique : lorsque la consommation (c’est à dire la demande) est forte, les prix augmentent. À l’inverse, une remontée des taux, freine la consommation. La demande diminue, entrainant alors une baisse des prix.

Ainsi, pour contenir le niveau de l’inflation, les banques centrales font remonter les taux d’intérêt.

Par exemple, en mars 2020, pour gérer les conséquences de la crise sanitaire, la BCE avait lancé un vaste programme d’achat d’obligations (ou emprunts) émises par les États et par les entreprises, faisant ainsi baisser mécaniquement les taux d’intérêt. L’objectif était de soutenir les États en allégeant le coût de la dette et de soutenir les économies en facilitant l’accès au crédit pour les entreprises et pour les particuliers et relancer ainsi la consommation et les emplois. Avec la reprise des économies et le retour de l’inflation, la BCE a annoncé qu’elle mettait fin à ce programme.

Conséquence, resté négatif plusieurs années, le taux des obligations allemandes à 10 ans est passé en territoire positif à 0,67 %. Le taux Français, proche de 0 % pendant longtemps, atteint aujourd’hui 1,21 %.

Toutefois, les banques centrales devront veiller à contenir la hausse des taux pour ne pas faire peser un risque trop fort sur la capacité des États à rembourser la dette publique.

Pourquoi les marchés boursiers chutent-ils ?

La baisse des taux favorise la consommation, ce qui se répercute sur les emplois, les investissements des entreprises et donc sur la croissance. À l’inverse, la remontée des taux freine la consommation et donc les perspectives de croissance économique. Ce ralentissement de l’économie provoque une baisse des marchés boursiers qui anticipent un ralentissement de la croissance des entreprises (d’autant plus qu’ils ont avaient des niveaux records en 2021).

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