Investir dans des PME non côtées (private equity) via un contrat d’assurance vie

Article écrit le 12/03/2017 – Dernière mise à jour le 24/04/2017

Investir dans des titres de PME non côtées via un contrat d’assurance vie est possible grâce à la la loi Macron du 6 août 2015.

Orienter une fraction de l’épargne des français vers les entreprises

Aujourd’hui, l’épargne des français investie en assurance vie représente plus de 1 600 milliards d’euros. La majorité de cette épargne est placée en fonds en euros, essentiellement composé d’obligations d’État et d’entreprises. Or, le taux moyen de l’emprunt d’État français (TME) a atteint un niveau historiquement bas en 2016, avec 0,51% en moyenne sur l’année. Conséquence, les fonds en euros ont rapporté en moyenne seulement 1,80% en 2016.

D’un côté, les épargnants sont à la recherche de placements plus performants, concrets, reliés à l’économie réelle. D’un autre côté, le gouvernement est soucieux de réorienter une partie de l’épargne des français vers les entreprises, notamment les PME. La loi Macron du 6 août 2015 permet la synthèse de ces deux besoins car elle facilite l’accès à l’investissement dans les sociétés non côtées (private equity) dans le cadre d’un contrat d’assurance vie.

La loi Macron a permis de lever le principal obstacle qui bloquait jusqu’ici la possibilité de proposer des titres de PME non côtées dans l’assurance vie : la liquidité des titres

Lorsqu’un épargnant souhaite effectuer un retrait sur son contrat d’assurance vie, la compagnie dispose de deux mois maximum pour s’exécuter et régler l’épargnant en « cash ». Dans le cas du private equity cela posait un problème technique à la compagnie car elle devait vendre les titres puis régler l’épargnant. Or, les titres de sociétés non côtées peuvent être difficiles à revendre. En autorisant la compagnie à régler l’épargnant (ou ses héritiers en cas de décès de l’assuré) non plus en cash, mais en titres, la loi Macron permet de lever cet obstacle. Charge à l’épargnant ensuite de décider de conserver les titres ou de les vendre.

Un placement réservé à un public averti

Investir dans le private equity via un contrat d’assurance vie permet de faire un placement concret dans l’économie réelle, déconnecté des marchés financiers et d’espérer un rendement élevé à long terme. Mais c’est également un placement riqué. C’est pourquoi ce type d’investissement est plutôt réservé à une clientèle patrimoniale, capable d’engager son placement sur le long terme.

Aujourd’hui, trois compagnies proposent la possibilité d’investir en private equity sur leur contrat d’assurance vie haut de gamme : AXA, BNP Paribas et CNP. Pour y accéder, il faut investir au minimum 15 000 € chez CNP, 30 000 € chez BNP Paribas et 100 000 € chez AXA. La somme investie en titres de sociétés non côtées ne peut pas dépasser 10% de l’encours du contrat chez AXA et CNP, et 8% chez BNP Paribas.

De son côté, l’assureur Generali souhaite démocratiser l’accès au private equity et propose une offre accessible à partir de 1 000 €.

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