Article écrit le 15/07/2025 – Par MINGZI – Crédit photo : 123RF
Conçue pour faciliter l’investissement en assurance-vie, la gestion profilée propose des allocations adaptées à chaque profil d’épargnant. Mais qu’en est-il réellement des performances selon les profils de risque ? Good Value for Money dresse un bilan des performances de la gestion profilée en assurance-vie. Si la promesse d’une épargne pilotée séduit, toutes les options ne tiennent pas leurs promesses.
Une promesse de simplicité… à relativiser
Face à la complexité des marchés financiers, la gestion profilée a de quoi rassurer. En proposant des portefeuilles « clé en main » adaptés au niveau de risque que l’épargnant est prêt à assumer, cette solution semble idéale pour déléguer la gestion de son épargne. Prudente, modérée, équilibrée, offensive ou audacieuse : à chaque profil son allocation.
Mais derrière cette segmentation, une réalité plus contrastée émerge, selon la dernière étude de Good Value for Money. L’analyse, basée sur 475 offres de contrats d’assurance-vie et de plans d’épargne retraite, révèle des performances loin d’être toujours convaincantes sur la période 2018-2024.
Des rendements souvent décevants
Sur sept ans, seules les gestions profilées offensives (+3,79 % par an) et audacieuses (+6,16 % par an) ont surpassé le taux moyen d’inflation (2,46 % par an). Les autres profils sont en retrait : +2,69 % pour l’équilibré, +2,20 % pour le prudent et à peine +1,86 % pour le modéré. Dans certains cas, l’épargnant aurait eu tout intérêt à rester sur un fonds en euros, plus sécurisé, qui a rapporté en moyenne 1,76 % net par an sur la même période.
Mieux comprendre les profils de gestion
Good Value for Money a élaboré une grille de lecture pédagogique pour aider les épargnants à mieux cerner ce qu’ils achètent. Chaque profil est défini selon six critères : niveau de risque, part d’unités de compte (UC), poids des actions, potentiel de gain ou de perte, indicateur SRRI et durée recommandée d’investissement.
Ainsi, un profil « prudent » contient au maximum 20 % d’UC et expose à une variation annuelle de -5 % à +5 %, avec une durée d’investissement conseillée de deux ans. À l’opposé, le profil « audacieux » peut atteindre 100 % d’UC et 50 % d’actions, avec des fluctuations annuelles extrêmes (jusqu’à +/-50 %), et un horizon d’investissement d’au moins huit ans.
Le risque : un passage obligé pour battre l’inflation
L’analyse montre une constante : seuls les profils les plus risqués parviennent, sur le long terme, à créer de la valeur au-delà de l’inflation. Mais cela implique d’accepter une forte volatilité. Le message est clair : il n’y a pas de rendement sans risque.
Pour les profils prudents à équilibrés, le rendement moyen est trop faible pour compenser l’érosion monétaire. D’où la recommandation implicite : mieux vaut assumer une prise de risque réelle, ou se contenter d’un fonds en euros.
En conclusion, la gestion profilée n’est pas un produit miracle. Si elle apporte un cadre et une discipline, elle ne garantit pas des rendements supérieurs à ceux d’un placement sécurisé. L’épargnant doit donc s’interroger : son profil de risque est-il en cohérence avec son objectif réel de performance ? Et surtout, est-il prêt à accepter les soubresauts des marchés ?