Article écrit le 14/07/2025 – Par MINGZI – Crédit photo : Shutterstock
Dans un contexte économique incertain, le capital-investissement français affiche une résilience remarquable. L’étude 2025 France Invest / EY met en lumière des rendements toujours solides, consolidant la place du capital-investissement comme acteur clé de la création de valeur durable.
La 31e édition de l’étude annuelle réalisée par France Invest et EY confirme la solidité des rendements du capital-investissement français à fin 2024. Avec un taux de rendement interne (TRI) net de 11,3 % par an depuis 1987 et de 12,4 % sur 10 ans, cette classe d’actifs surperforme toujours les marchés financiers traditionnels tels que le CAC 40 (8,9 %) sur la même période.
Malgré une légère baisse par rapport à 2023 (13,7 % à 12,4 % sur 10 ans), cette performance s’inscrit dans la continuité des tendances historiques. La robustesse des rendements reflète la capacité des acteurs du secteur à créer de la valeur sur le long terme, en accompagnant le développement et la transmission d’entreprises de toutes tailles.
Une comparaison flatteuse avec les autres classes d’actifs
Le capital-investissement s’est révélé être l’une des classes d’actifs les plus performantes à long terme. Sur les dix dernières années, il dépasse nettement l’immobilier d’entreprise (4,1 %), les hedge funds (2,6 %) et les indices boursiers classiques. Cette performance est mesurée selon la méthode PME (Public Market Equivalent), qui permet une comparaison rigoureuse avec les marchés cotés en prenant en compte le calendrier des flux d’investissement et de désinvestissement.
Les fonds entièrement liquidés depuis 2008 affichent même un TRI net de 14,1 %, avec un multiple de 1,78, démontrant la rentabilité effective pour les investisseurs institutionnels et particuliers ayant misé sur cette classe d’actifs.
Des performances affectées à court terme par le contexte économique
À fin 2024, tous les horizons de performance (3, 5, 10 ans) connaissent un recul par rapport à 2023. La baisse est particulièrement marquée sur l’horizon 3 ans, avec un TRI qui chute de 13,6 % à 5,3 %. Cela s’explique par un « effet fenêtre », lié aux valorisations exceptionnellement élevées post-Covid en 2021, et par un environnement macroéconomique encore instable : tensions géopolitiques, inflation persistante et resserrement monétaire.
Toutefois, les analystes appellent à relativiser cette baisse. Le capital-investissement reste une classe d’actifs de long terme. Les performances à court terme ne reflètent qu’un instantané et peuvent masquer le potentiel futur de création de valeur.
Une dynamique de marché toujours forte
L’étude repose sur un échantillon inédit de 1.262 fonds, représentant 87 % des levées de fonds réalisées en 2024. Tous les segments sont couverts : venture & growth, capital-développement, capital-transmission, véhicules mixtes et infrastructure. Cette large couverture permet une vision complète et fiable du marché français du capital-investissement.
Par segment, le capital-transmission conserve les meilleurs rendements depuis l’origine (14,1 %), suivi du capital-développement (9,0 %) et du venture & growth (6,6 %). Malgré des reculs récents, ces chiffres témoignent de la diversité des opportunités d’investissement selon les profils de risque.
En définitive, malgré un léger ralentissement, le capital-investissement confirme son rôle clé dans le financement de l’économie réelle et dans la constitution de portefeuilles performants sur le long terme.
Sources : Étude France Invest / EY – Juillet 2025